ATTAC !

mardi 1er février 2000, par Le Bureau

Politique

« ATTAC » ce sigle apparaît de plus en plus souvent dans la vie politique. Que signifie-t-il ? Après les débats suscités par le sommet avorté de Seattle (décembre 1999), il est nécessaire de présenter rapidement dans quelle démarche s’inscrit l’action menée par de nombreuses personnalités qui s’opposent au « tout libéral » une action qui intéresse IDÉES Pour Beaumont.

L’origine d’ATTAC

D’abord, sachons que ce sigle signifie « Application de la Taxe sur les Transferts et Aide Citoyenne ». Il s’agit d’une association fondée en France le 3 juin 1998, sur une plate-forme rassemblant des citoyens, des associations, des syndicats, des journaux. L’idée de cette initiative résulte de la publication par le « Monde Diplomatique », en décembre 1997, d’un article d’Ignacio Ramonet intitulé « Désarmer les marchés ». Depuis, l’association française a largement contribué à la naissance du mouvement ATTAC International.

Son but

Il est simple : instaurer une taxe sur les transferts de capitaux, dite « Taxe Tobin ». Son nom a été donné par James Tobin, américain, prix Nobel d’économie. J. Tobin n’est pas spécialement un progressiste. Cependant, en 1972, il a clairement démontré à quel point les incessants mouvements de capitaux entre les différentes places financières privent les gouvernements de marge d’autonomie en matière de politique économique. En effet, des masses colossales d’argent peuvent fuir brutalement tel ou tel pays, sans que ces mouvements reposent sur une réalité économique mais uniquement avec l’espoir de gagner quelques petits pourcentages ailleurs. Rappelons que ces minimes pourcentages appliquées sur des masses colossales peuvent rapporter beaucoup aux spéculateurs et, en contrepartie, mettre en péril l’économie de tout un pays ! Il a donc eu l’idée d’instaurer sur ces transactions purement spéculatives une taxe de 0,05 % à chaque mouvement. C’est vraiment très peu (5 francs sur 10 000 francs) mais cela permet de ralentir et de dissuader de telles transactions qui actuellement se répètent plusieurs fois par jour. Tobin suggère d’affecter le produit de cette taxe à l’aide au tiers-monde (diverses projections indiquent que la dette des pays du tiers-monde serait ainsi vite éteinte), non dans un but humanitaire mais pour conserver des débouchés potentiels.

Au-delà même de l’aspect technique de la réflexion de J. Tobin, la démarche retient toute notre attention.

L’intérêt de cette démarche

Pour IDÉES Pour Beaumont, cet intérêt est double. D’abord, il est évident que, comme ATTAC, IDÉES s’inquiète de la mondialisation financière et de sa nocivité. En échappant à tout contrôle démocratique, en imposant leurs objectifs aux gouvernements, les puissances financières poursuivent des buts de profit immédiat contraires aux intérêts de la collectivité et de chaque peuple. Ensuite, la démarche d’ATTAC ressemble, en bien des points, à celle d’IDÉES Pour Beaumont :

  • Constitution d’une association,
  • Recherche de collaboration avec de très nombreux partenaires,
  • Valorisation de l’action de chaque citoyen,
  • Etre reconnu comme force de propositions et interlocuteur politique.

ATTAC définit elle-même ses objectifs en proposant de « réfléchir, débattre et travailler tout en tenant compte des différences de chacun, de faire converger autant que possible les efforts des uns et des autres ». Bel exemple de démarche de démocratie citoyenne concrétisée par le succès de cette association auprès d’un public sans cesse croissant comme le prouve l’existence d’un groupe de plusieurs dizaines de parlementaires qui défendent déjà la mise en place de cette taxe.

Voilà pourquoi, plutôt que de se résigner à un contexte général qui heurte les consciences des hommes et des femmes de bonne volonté, il nous a semblé intéressant de vous présenter brièvement l’action d’ATTAC.