Édito : L’action sociale n’est pas la charité !

vendredi 4 février 2022, par Le Bureau

SocialPolitique

Depuis la Révolution, les citoyens français ont acquis, par les luttes et au gré de l’histoire de notre pays, différents droits. Ces progrès humanistes se sont heurtés dans les faits à une inégalités des richesses et des ressources sur tout notre territoire.
Ainsi, les droits au travail (inscrit dans la Constitution de 1958) ou à pouvoir disposer d’un logement décent (loi du 5 mars 2007) sont, à titre d’exemple, symbolique d’une expression politique affirmée mais malheureusement toujours pas effective pour des millions de Français privés de ceux-ci.

Dans ce contexte, l’action sociale développée d’abord par l’Etat, puis déclinée ensuite au sein des collectivités territoriales, a eu pour vocation - notamment depuis la Libération - de pallier les failles et la casse humaine d’un modèle économique ultra-libéral.

Toutes les politiques sociales sont donc à resituer dans ce contexte d’un Etat incapable de garantir les droits pourtant légitimes de ses citoyens. Ce n’est donc en aucune manière les personnes dans le besoin économique qui doivent être blâmées par cette redistribution (très partielle) des richesses. Au contraire, ces personnes en situation de fragilité (nous demain ?) doivent être considérées et respectées à part entière dans leur humanité et leurs droits.

La charité a, elle, une origine religieuse qui repose sur une démarche individuelle où une personne donne de l’argent à plus pauvre qu’elle.

On aura ainsi compris qu’une politique sociale d’une commune ne peut être confondue avec la charité. On attend ainsi à Beaumont comme ailleurs que les aides aux plus démunis soient notamment :

  • Connues de tous par une campagne de communication accessible (a fortiori après les périodes de confinement qui ont renforcé la précarité pour un certain nombre d’entre-nous)
  • Que les aides sociales soient données à nos concitoyens par des fonctionnaires garants de neutralité, et plus directement par des élus (ce n’est pas le « fait du prince »)
  • Que le budget du CCAS et celui des animations en direction des séniors fassent l’objet d’une distinction claire afin de faciliter tout à la fois l’impact et l’évaluation de ces actions

Naturellement, la lutte contre les inégalités se joue aussi et principalement à d’autres échelons que celui de la commune ; au niveau national, européen et même mondial. Pour autant, parce que les communes sont l’échelon par excellence de la proximité, celles-ci doivent être exemplaires dans leur posture et leur éthique concernant la mise en œuvre de l’action social municipale.

IDÉES Pour Beaumont vous souhaite une très bonne année 2022 placée sous le signe de la fraternité et des rencontres.

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