IDÉES : François, tu es médecin et ton esprit militant t’as conduit à mener des actions au sein d’associations professionnelles. Pourquoi ? À ce sujet on a pu te voir à la télévision à propos d’un débat organisé contre le néolibéralisme en médecine.

François Saint-André : j’ai choisi d’être médecin car ce métier sous-tend un fort idéal : servir, soulager, améliorer la santé qui, comme le rappelle l’O.M.S., est tout autant physique, psychique que sociale. Je me suis rapproché du Syndicat de la Médecine Générale qui depuis quelques années a entrepris une importante réflexion sur nos pratiques. L’environnement avec l’amiante par exemple, la pollution, l’alimentation, les conditions socio-économiques avec le chômage, la précarité et l’isolement des personnes âgées, les problèmes d’accès aux soins pour tous, toutes ces questions me conduisent à l’engagement politique.

IDÉES : à partir de quand as-tu voulu t’investir pour notre ville ?

FSA : j’habite Beaumont depuis 20 ans. Depuis qu’IDÉES pour Beaumont a pris l’ampleur qu’on lui connaît, je m’y consacre en priorité. L’incurie et le manque d’idéal pour notre cité des politiciens en place m’ont très vite incité à m’engager à fond pour que cela change. De plus notre association mène une politique de terrain passionnante où la convivialité occupe une place importante.

IDÉES : tes convictions auraient pu t’amener vers un parti politique dont les structures nationales conduisent plus facilement vers des responsabilités régionales. Pourquoi avoir choisi de militer au sein d’une association strictement beaumontoise ?

FSA : je suis, je le crois comme beaucoup, un peu déçu des appareils politiques. Je ne retrouve pas actuellement, en particulier au sein du P.S., ce qui devrait être l’idéal des militants de Gauche. Les grandes valeurs de solidarité, de fraternité, de progrès social, d’écologie pour que la société soit au service des hommes, passent malheureusement souvent après les ambitions personnelles et carriéristes. À IDÉES pour Beaumont, notre seule ambition se veut communale. Nous pratiquons une véritable démarche citoyenne qui permet à nos nombreux militants de se retrouver autour d’un idéal, d’un programme, d’une pratique, et le tout dans un climat extraordinaire d’amitié et de fraternité. Ainsi se rassemblent des gens d’origine et de sensibilité différentes, aussi bien socialiste, communiste, écologiste ou alternative. Se mettre au service de la collectivité, voilà notre but.

IDÉES : peux-tu nous rappeler l’évolution de l’association IDÉES pour Beaumont ?

FSA : nous nous sommes réunis à quelques-uns fin 1988 pour proposer une liste écologiste et alternative pour les élections de 1989. Devant un succès encourageant, nous avons prolongé l’action en créant l’association. Il nous semblait essentiel de rendre notre élu responsable devant l’ensemble des militants et des électeurs. Depuis, notre action s’est considérablement amplifiée. Nous avons quatre élus qui forment depuis 1995 le groupe « Unions-IDÉES pour Beaumont ». Nous sommes nombreux et actifs. Nous diffusons un bulletin apprécié par nos concitoyens qui ne possèdent souvent que cette source d’informations. Nous intervenons sur tous les aspects de la vie communale. Nous organisons chaque année le rendez-vous au succès grandissant de la fête de la Châtaigne. Par toutes nos actions, nous sommes désormais connus et reconnus.

IDÉES : En 1998, Hervé Mantelet et Marc Saumureau, tous les deux militants Verts quittent l’association. Cela veut-il dire qu’IDÉES s’intéresse moins à l’écologie ?

FSA : l’écologie est un des axes forts de notre action, comme le sont notre volonté d’une politique sociale pour notre commune ou d’une pratique de solidarité et de démocratie. Nous militons très activement pour un environnement et un urbanisme qui respectent l’homme et son avenir. C’est dans ce sens que nous faisons des propositions contre la « pénétrante » sous sa forme actuelle, pour un aménagement concerté du bourg, pour la collecte sélective des déchets ménagers, la sauvegarde de la Châtaigneraie et des derniers espaces verts de notre commune. De nombreux militants de sensibilité écologique se retrouvent dans ces batailles avec nous.

IDÉES : quelles sont les principales qualités pour être maire ?

FSA : la première : avoir un idéal désintéressé pour soi-même mais ambitieux pour sa commune, à l’image de la démarche d’IDÉES. La seconde : concevoir le travail de l’exécutif municipal comme celui d’une équipe. Il faut savoir s’entourer, déléguer les compétences, faire confiance à ses colistiers et faire preuve à la fois d’esprit de concertation et de décision. À IDÉES, nous savons le faire.