Transformation de l’agglomération clermontoise en Communauté Urbaine : pour quoi faire ?

dimanche 8 novembre 2015, par Le Bureau

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La transformation de l’agglomération clermontoise (Clermont Communauté) en Communauté Urbaine (CU) est sur les rails. Après des présentations en Conseil Communautaire et lors de Conseil Municipaux à huis clos, plusieurs réunions publiques se sont tenues sur le territoire concerné.

Que peut on en retenir ?

Lors de ces réunions publiques, deux point ont été mis en avant :

  • il s’agirait d’une opportunité, et d’une nécessité en particulier pour contre-balancer, voir concurrencer les autres villes importantes du territoire et de la région ;
  • les nouvelles compétences qui seront prises touchent principalement à la voirie, aux réseaux d’eau et d’assainissement, à l’urbanisme et à la mutualisation de certains services.

Plusieurs points restent largement en suspend :

Cependant, il reste encore de nombreux points encore à éclaircir et qui restent en suspend :

  • les questions financières touchant en particulier aux recettes (dotations de l’état, impôt supplémentaire, harmonisation fiscale des différentes communes) et à leurs « reversements » aux communes sont loin d’être éclaircies ;
  • la place des citoyens pose question : pas de réelle concertation, pas de mise en place prévue d’un « Conseil en développement » (ce même conseil est absent depuis sa fondation de Clermont Communauté alors que la loi le prévoit) ;
  • le périmètre de la Communauté Urbaine (à ce jour, celui de l’agglomération clermontoise) est il pertinent à l’échelle du territoire ou de la nouvelle région ?
  • et, surtout, quel est le projet pour cette nouvelle organisation ? Quelles sont les orientations portées par la Communauté Urbaine ? Il en est ainsi par exemple des compétences prévues :
    • l’eau et l’assainissement : un vrai projet de CU aurait du intégrer la prise en régie (et non pas continuer avec les disparités entre communes telles que nous les connaissons aujourd’hui entre celles qui sont en régie et celles qui sont en Délégation de Service Publique avec le privé) ; un vrai projet devrait aussi permettre une véritable réflexion sur « l’eau, un des biens les plus précieux à préserver » (qu’en est il des rejets ? Des économies d’eau ? De l’usage irraisonné de l’eau potable pour d’autres usages, …) et donc de mettre en place une politique de l’eau s’inscrivant dans une démarche innovante et écologique.
    • l’urbanisme : cette question ne s’arrête pas à la « mutualisation des services instructeurs des permis de construire » ! la compétence « urbanisme » doit permettre de programmer le développement (raisonné et durable) de l’urbanisme du territoire en englobant dans une démarche globale les logements (pas que sociaux, même si …), les transports et les déplacements, l’urbanisme commercial et le développement économique, sans oublier la préservation de l’environnement, la nature en ville et la biodiversité.

En fait, seul un projet de CU adossé au développement durable serait en mesure d’être une force pour le territoire, y compris dans le cadre d’une grande réflexion sur la place de l’agglomération (et, plus largement, de l’Auvergne) dans la nouvelle grande région. Comment être un contre-poids face à la métropole grenobloise, et bien sûr à la capitale lyonnaise, si l’agglomération n’est pas en capacité à proposer un projet innovant, fédérateur et attractif ?