Indignez-vous !
mercredi 2 novembre 2011, par
PolitiqueDepuis la parution du petit ouvrage (Indignez-vous) du respectable et respecté Stéphane Hessel, à travers l’Europe se répand un mouvement étonnant et original dénommé « les Indignés ». Quelles en sont les principales caractèristiques et que signifie-t-il ?
Un mouvement de jeunes victimes du libéralisme
A ce titre, il est normal que Grèce et Espagne soient précurseurs. Que dénoncent ces indignés ? Les choix économiques et politiques des oligarchies qui ont conduit à la situation actuelle. Mais aussi, les medias qui relayent la pensée unique du libéralisme échevelé. Ils rejettent également ces politiques auxquels les medias ouvrent les portes (en restreignant à la portion congrue ceux qui proposent des stratégies de rupture) et qui tiennent des discours mensongers ou lénifiants à longueur de « débats » artificiellement médiatisés. Par contre, ils ne tombent pas dans le piège de la recherche du bouc émissaire, tant chéri par medias et gouvernants. Non, ils savent bien que le problème n’est pas lié à quelques malversations minables. Mais il disent : pourquoi a-t-on trouvé tant d’argent pour les banques, argent qu’elles ont immédiatement utilisé contre l’intérêt des peuples d’Europe pour mieux spéculer, pour demander toujours plus de casse sociale, toujours moins de protection sur la santé, sur les retraites, sur l’emploi. Ils réclament plus de démocratie, plus de prise en compte de la réalité, moins de mensonges, moins de langue de bois. Et c’est pourquoi leur mouvement recueille une large sympathie dans l’opinion.
Qu’en penser ?
Au-delà de ce courant de sympathie, il faut noter que depuis longtemps (environ 30 ans), la jeunesse a été malaxée par l’idéologie libérale : réussite et carriérisme aveugles, individualisme forcené, compétition permanente avec en contre-partie les menaces sur l’emploi, la précarité, les CDD en rafale, le chômage qui musèle. Esseulés sauf en de rares occasions (ex : lutte contre le CPE), ils ont le sentiment que cela suffit et qu’ils doivent réagir. Certes ils avouent ne pas trop savoir comment trouver un réel débouché politique à leur révolte. Mais du moins, sont-ils à nouveau lucides, critiques et debout.
Et à ce seul titre, nous les écoutons. Car l’Histoire nous le démontre : pour qu’un peuple prenne en main ses destinées, il faut d’abord qu’il ait ce courage si difficile aujourd’hui : être DEBOUT.