La casse du système de solidarité français
mercredi 15 avril 2009, par
PolitiqueLa commission Balladur vient de préconiser une série de propositions dans le cadre d’un projet de réforme institutionnelle. Cette réforme traduit la volonté profonde de Nicolas Sarkozy de casser tout ce qui constitue un outil de solidarité et de résistance à son projet politique.
Nous assistons à une accélération sans précédent du détricotage des services publics qui constituent pourtant le socle de notre solidarité nationale. L’État se désengage en se défaussant sur les collecti- vités que ce soit dans les domaines de l’éducation, du logement, de la culture ou encore de la sécurité. Dans le même temps jouant sur tous les tableaux le gouvernement accuse les collectivités d’être responsables de l’augmentation de la dette publique amenant ainsi l’opinion publique à accepter la réforme des communes, éloignant encore les citoyens des niveaux locaux de décisions.
Double jeu visible en temps réel à Beaumont, où la préfecture ferme le bureau de police mais assigne en justice la mairie qui n’a pas mis en place le Service Minimum d’Accueil dans les écoles !
Le transfert des compétences s’effectuant sans contreparties financières proportionnelles, la seule possibilité des collectivités serait alors d’alourdir au même niveau la fiscalité locale.
Or le transfert de charge sur les familles ne ferait qu’aggraver la situation sociale et économique déjà mise à mal par un capitalisme débridé. Quant à la possibilité de mettre à contribution les actifs financiers des entreprises par une réforme de la Taxe Professionnelle, il n’en est pas question, la notion même de Taxe Professionnelle toucherait à sa fin !
L’autre voie offerte aux communes serait d’externaliser les services publics locaux, source potentielle de profit pour les grands groupes, et de renoncer à entretenir et rénover le patrimoine de la commune : voirie et bâtiments publics.
Faudrait-il renoncer aux solidarités sociales ? Renoncer à la culture. Renoncer à la vie associative ... Renoncer aussi à tous les projets novateurs comme le Cœur de Ville ou la poursuite du Chemin Vert qui s’inscrivent pourtant totalement dans les préconisations de l’Agenda 21. La bonne gestion des finances communales permet pour le moment d’éviter ces coupes sombres.
Les élus communistes sont convaincus qu’une nouvelle dynamique de nos collectivités territoriales est pos- sible sans déstructurer l’ensemble de l’organisation actuelle en renforçant la démocratie, la solidarité des territoires, en mettant le citoyen au cœur de la République, en assurant aux collectivités, par une réforme globale de la fiscalité, des moyens financiers à la hauteur des attentes de leurs administrés.