Une honte

dimanche 23 septembre 2007, par Le Bureau

Politique

L’amendement Mariani visant à soumettre les postulants au regroupement familial à des tests ADN est une honte. Plusieurs voix s’élèvent contre ce texte, y compris dans la majorité. Mais ils sont trop rares ceux qui, comme le député UMP François Goulard, dénoncent ce texte. Pourtant, les motifs de scandale sont multiples.

Un texte anticonstitutionnel

Comme le dit François Goulard : « La loi française a exclu les tests génétiques en matière de filiation et de droit de la famille. Pas par hasard, mais parce que c’est attentatoire à la vie privée et à la liberté individuelle. Partant de là, il n’y a aucune raison de respecter les principes du droit dans un cas et de ne plus les respecter dès lors qu’il s’agit d’immigration. C’est pourquoi je pense que cet amendement est anticonstitutionnel ».

Un texte imbécile et inutile

Dans les pays qui ont voulu mettre en place ce système (ex : Grande-Bretagne), il n’a apporté aucune solution. Par ailleurs, n’oublions pas que de tels tests sont sans intérêt en ce qui concerne le conjoint. Enfin, la filiation n’est pas forcément biologique : pensons à l’adoption, au remariage …

Un texte injuste et même source de danger

Le coût de tels tests est élevé (200 à 300 euros)... et dans nombre de pays ces tests ne peuvent même pas être réalisés. Imaginons une organisation mal-intentionnée souhaitant disposer en France de personnes redevables : il sera alors aisé de les « tenir » en contre-partie de la remise de la somme due. Il s’agit là d’une menace hypothétique mais à ne pas exclure. Sans parler des risques de trafics, de mise en place d’officines mal intentionnées …

Un texte aux relents douteux

Voilà qui rappelle de bien malheureux souvenirs. L’histoire des fascismes est riche de dispositifs d’exclusion, d’identification, de repérage de personnes indésirables, de races dites « inférieures ». C’est bien là même démarche qui inspire aujourd’hui la droite qui se dit « décomplexée ».

Pour toutes ses raisons et surtout par respect de l’HOMME et de l’HUMANITÉ, il faut continuer à dénoncer sans relâche des textes comme celui de l’amendement Mariani.