Une rentrée plus chère pour les parents ! Pour quel projet éducatif ?
mercredi 7 octobre 2015, par
PolitiqueÉcoleFiscalitéPour cette rentrée 2015, une nouveauté arrive dont les parents d’élèves se seraient bien passés : un forfait payant pour les temps périscolaires ! C’est une remise en cause d’un principe vieux de 35 ans à Beaumont : la gratuité de l’éducation. Une originalité beaumontoise qu’abandonne purement et simplement la majorité municipale de droite... sans aucune évaluation préalable de la réforme des rythmes scolaires, sans aucune concertation, et en l’absence totale d’un projet éducatif pour notre territoire. Pour résister à cette politique de guichet, pour faire le point sur les enjeux éducatifs de notre commune, pour faire d’autres propositions, nous restons mobilisés avec vous.
Un forfait payant
Un forfait payant pour les temps périscolaires, alors que Beaumont avait su préserver pendant plus de 35 ans la gratuité ! C’est la décision qui a été prise par le Maire et son équipe d’élus de la majorité de droite, lors du conseil municipal du 1er juillet dernier. Et ce malgré une large mobilisation : 850 signatures à la pétition coordonnée par les associations de parents d’élèves, que le Maire s’est obstiné à qualifier d’agitation insignifiante.
Alors que la plupart des parents travaillent, les services périscolaires ont toujours été largement utilisés par les familles et le sont encore plus depuis la mise en place de la réforme des rythmes scolaires (fin de la classe à 15h45). Les tarifs qui vont être mis en œuvre vont de 3,50 à 9,50 € par mois, selon le quotient familial, avec un système dégressif si plusieurs enfants sont concernés. Au-delà du prix, c’est le principe qui est contestable. Alors qu’aucun bilan fiable n’a encore été fait sur la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires, garderies, TAP et études surveillées, il paraît totalement prématuré de décider de la mise en place d’un forfait payant. L’absence d’évaluation détaillée sur ce sujet, comme sur d’autres d’ailleurs, souligne clairement que le maire et son équipe ne se prête guère à l’exercice de rendre des comptes aux citoyens. C’est pourtant un prérequis évident avant de faire payer les parents !
Aucune recherche de subvention
Nous n’acceptons pas les arguments financiers développés pour justifier cette décision (baisse des dotations de l’État aux collectivités), alors que toutes les possibilités de financement des temps périscolaires n’ont pas été explorées. Nous n’acceptons pas, non plus, l’argument de la mise en place d’une nouvelle étude surveillée.
Une alternative aurait été de travailler sérieusement sur le PEDT (Projet Éducatif de Territoire) en collaboration avec les différents partenaires (parents d’élèves, collège, ...). La recherche de subvention et de partenaires aurait pu permettre de faciliter la gratuité et une meilleure qualité des temps périscolaires. Mais ce projet n’avance pas. La concertation, et encore moins la participation des citoyens, n’est à l’ordre du jour des pratiques du Maire et de ses adjoints.
L’éducation, ça nous regarde tous !
Dans une période marquée par des difficultés économiques et sociales, la gratuité est plus que jamais l’une des conditions de l’égalité des chances. Les temps périscolaires, dans la continuité de l’école publique, développent l’esprit critique et la curiosité pour former les jeunes citoyens.
Affirmer la gratuité de l’école au sens large, c’est lutter contre les discriminations et c’est agir pour la protection des biens communs : éducation et démocratie.