Le Grenelle de l’environnement et les reniements du sarkozisme

vendredi 23 avril 2010, par Le Groupe IDÉES Pour Beaumont

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Lors de l’élection présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy s’était engagé en faveur de l’environnement en signant le Pacte Écologique, comme les autres candidats. Ensuite, il a lancé le Grenelle de l’environnement en présentant ce dispositif et les lois qui en découleront comme une avancée majeure pour la prise en compte de l’environnement tout en préservant le développement économique de la France, avant de revenir sur un des dispositifs clés du Grenelle avec l’abandon de la contribution Climat Énergie, dite Taxe carbone.

Un intérêt purement électoraliste pour l’environnement

Au lendemain du second tour des régionales qui a vu une victoire nette de l’ensemble de la gauche et surtout une défiance et un refus de la politique pratiquée par la droite, l’abandon du dispositif phare du Grenelle de l’environnement en dit long sur ce que pensent vraiment la droite et Nicolas Sarkozy des problèmes environnementaux. Alors que l’UMP draguait ouvertement les électeurs d’Europe Écologie avant le second tour des régionales en mettant en avant les actions prises en faveur de l’environnement, avec en particulier la future mise en place de la contribution Climat Énergie, le revirement dès le lendemain des élections de la politique environnementale montre bien que l’UMP et le Président ne prennent en compte la problématique du développement durable que si celui-ci peut leur permettre de gagner des voix. L’objectif de l’UMP n’est pas de proposer et de mettre en place une politique de développement au sens de l’intérêt général, mais un système qui doit leur permettre de se maintenir au pouvoir, même si cela doit conduire la France et les Français dans le mur à moyen ou long terme.

Économiquement, une stratégie désastreuse

Même économiquement, cette stratégie est désastreuse. Le dernier exemple en date provient des parlementaires UMP. Alors qu’en cinq ans l’industrie allemande autour de l’éolien a créé plus de 150 000 emplois et que Nicolas Sarkozy, disait à juste titre que le Grenelle de l’environnement permettrait de créer de nouveaux emplois en France autour du développement durable, les parlementaires UMP ont décidé de compliquer au maximum le développement de l’industrie éolienne en France en changeant la législation. Après l’abandon de la taxe carbone, ce nouveau coup porté aux énergies renouvelables confirme que, pour la majorité gouvernementale, le Grenelle de l’environnement est bel et bien enterré, ainsi que le modèle de développement économique associé.

Ainsi, en plus du coût environnemental que nous aurons tôt ou tard à supporter, l’UMP enterre également un modèle économique qui a permis à d’autre pays comme l’Allemagne et le Danemark de créer des emplois et préserver un développement économique malgré un contexte de crise.

Le Grenelle de l’environnement : juste une stratégie de communication

Le diagnostic posé par l’ensemble des acteurs du Grenelle de l’environnement était juste : plus personne ne nie l’urgence d’agir devant une accumulation de phénomènes qui mettent en cause rien moins que la survie de l’humanité, du moins dans sa forme civilisée. Le changement climatique et l’épuisement des ressources (tant quantitatif que qualitatif) appellent, non pas une adaptation de nos modes de vie et de production, mais une révolution éthique de notre rapport au monde et à la nature. Même Nicolas Sarkozy affirmait : « Je veux que le Grenelle soit l’acte fondateur d’une nouvelle politique, d’un New Deal écologique en France, en Europe, dans le monde ». Tout cela n’était malheureusement que de la communication présidentielle et absolument pas un projet politique !

Au final, il apparaît donc clairement que la seule stratégie de la droite est de se maintenir au pouvoir, par tous les moyens, et plus particulièrement en modifiant des modes d’élection comme pour les prochaines élections régionales de 2014. Est-ce vraiment cela la démocratie ?